Sur les réseaux sociaux, nous nous montrons tous sous notre meilleur profil. Nous voulons plaire et faisons tout pour y parvenir, jusqu’à taire chacune de nos insécurités. Mais jusqu’où allons-nous et que reste-t-il de la réalité au final? Nous et nos enfants devons apprendre à nous orienter dans un monde où les filtres, les mises en scène et la déformation de la réalité font partie du quotidien. Cette page fournit des informations utiles à ce sujet.
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Sur les réseaux sociaux, nous sommes tous confrontés aux idées et aux avis des autres utilisateurs et utilisatrices. Ces derniers se présentent sous leur meilleur profil pour avoir le plus de retours positifs possible: ils se mettent alors à leur avantage et montrent les aspects les plus intéressants de leur vie. Ce quotidien mis en scène semble parfait – et les peurs et les angoisses sont souvent éludées.
Les réseaux sociaux regorgent dès lors de personnes inspirantes qui réussissent. Les plus jeunes utilisateurs et utilisatrices sont particulièrement sensibles à ces idéaux qui peuvent parfois les tromper ou même leur mettre la pression. Afin de donner l’image d’une vie tout aussi attractive et irréprochable, ils n’hésitent donc pas à utiliser les petites «astuces» disponibles.
Différentes possibilités s’offrent à eux:
Pour les jeunes entre 15 et 22 ans, le thème de la «représentation de soi sur la Toile» comporte des avantages comme des risques, comme le montre une enquête non représentative réalisée par Swisscom. Ils sont généralement unanimes sur le fait que cette dualité existe et que leur expérience en ligne dépend en grande partie de leur gestion du sujet.
Les retours positifs sur les contenus publiés, que ce soit sous forme de commentaires ou de likes, procurent un sentiment de bonheur comme l’affirment les jeunes interrogés. En effet, ils sont heureux de créer leur propre monde et de publier des photos, designs ou musiques réussis. La reconnaissance qu’ils reçoivent en retour les rend fiers.
Sur les réseaux sociaux, les jeunes peuvent faire des expériences et découvrir de nouvelles facettes de leur personnalité, comme un talent pour une carrière de photographe ou de reporter par exemple. On peut aussi utiliser les réseaux sociaux pour motiver d’autres personnes à faire une bonne action, pour chercher des inspirations ou rencontrer des personnes partageant les mêmes intérêts.
Les jeunes interrogés sont aussi conscients des inconvénients des réseaux sociaux: «On voit uniquement des personnes à travers des filtres, avec des visages et des corps retouchés. On ne sait pas à quoi elles ressemblent en réalité, et c’est un problème», explique l’une des personnes interrogées. «Sans une certaine autoréflexion, on développera tôt ou tard différents troubles de la personnalité», ajoute une autre.
Il est épuisant de toujours devoir montrer le meilleur de soi-même et de chercher à s’améliorer en permanence. On se détache peu à peu de soi-même pour devenir la personne que l’on montre en ligne. Même si les jeunes ont conscience que tout n’est pas réel sur les réseaux sociaux, ils trouvent qu’il est quand même «difficile de toujours devoir penser [...] au fait qu’il ne faut pas croire tout ce que l’on voit.»
À cela se rajoutent les mauvais exemples (cigarettes, alcool, etc.) ou les influenceurs et influenceuses qui créent des complexes chez les jeunes en les faisant se sentir inférieurs. Les discours haineux, le stalking ou encore la mise à nu sont également dangereux pour la représentation de soi selon les jeunes.
Les réseaux sociaux comme Instagram, TikTok ou Snapchat offrent aux utilisateurs et utilisatrices la possibilité de traiter leurs photos et publications directement dans l’application. Avec les fonctions de filtre intégrées, ils peuvent par exemple améliorer la lumière ou modifier certains éléments de la photo. Ces optimisations créent une image biaisée de la réalité.
Les options de filtre et de retouche varient d’une application à l’autre:
Dans le cadre de l’enquête «Représentation de soi sur la Toile», nous avons également posé la question suivante: «À quoi veilles-tu avant de poster sur les réseaux sociaux?».
Voici quelques réponses:
«Aucune modification, je publie sans filtre…»
«Je ne publie aucune photo de moi.»
«Je fais attention à mon apparence et à la lumière.»
«Je poste uniquement des publications avec lesquelles je suis en accord.»
«Je veille à ne pas révéler trop de choses sur moi qui pourraient ensuite être utilisées contre moi.»
«Je veille à ce que la publication ne contienne aucun élément contraire à mes valeurs (personnes, controverses, alcool, signes politiques, textes, publicités, etc.)».
Les utilisateurs et utilisatrices aiment parcourir les réseaux sociaux pour s’inspirer. Mais beaucoup cherchent aussi une certaine reconnaissance et approbation à travers les likes, les commentaires ou le nombre de followers. Ces derniers ont ainsi une forte influence sur la propre estime de soi.
Les personnes qui créent des contenus esthétiques, courageux et divertissants peuvent généralement s’attendre à plus de likes et de followers. Il est tentant de se fier à ces chiffres pour mesurer sa popularité ou même pour construire sa propre estime.
Mais ce comportement n’est pas sans risque, car on oublie souvent que ce sont les algorithmes de ces réseaux qui contribuent à la visibilité des publications. La communauté en ligne peut aussi être dure et lunatique: elle distribuera les likes sans compter un jour, puis plus aucun le lendemain.
Conseils pour bien gérer les clics et les likes:
En nous comparant aux autres, nous arrivons à nous positionner dans la société. Mais ce comportement peut être néfaste: sur les réseaux sociaux, la comparaison est en effet systématique. Lorsque les enfants et les adolescents se fixent des objectifs trop élevés ou irréalistes, leur estime de soi peut en pâtir.
Les enfants et adolescents doivent apprendre à identifier les modèles authentiques et les modèles irréalistes ou malsains. La représentation de soi sur les réseaux sociaux n’est pas forcément bonne ou mauvaise, mais elle doit être authentique et réfléchie.
Les fausses informations et les faux profils peuvent influencer l’image et la perception de soi. Il est donc essentiel de savoir identifier ces contenus trompeurs. Il peut aussi être utile de comprendre la culture de l’influence pour ne pas se laisser induire en erreur par un mode de vie idéalisé.
Votre enfant imite-t-il le comportement des modèles de manière malsaine? Vous trouverez ici six approches pour discuter avec votre fille ou votre fils, chacune inspirée des réponses des participants à notre enquête à la question suivante: «Qu’est-ce que tu aimerais dire à tes parents à ce sujet?»
Vous voulez en savoir plus sur le thème de la représentation de soi sur la Toile? Nous avons regroupé ici les principaux documents et liens.
Michael In Albon est le délégué à la protection de la jeunesse dans les médias chez Swisscom. Il se tient à votre disposition pour toute question autour des enfants et des médias.
Chargé de la protection de la jeunesse face aux médias,
responsable du programme Internet à l’école