Auparavant, les préoccupations en matière de sécurité dans les salles de classe se limitaient aux chaises cassées et aux chutes. Aujourd’hui, avec l’introduction des médias numériques dans le processus d’enseignement et d’apprentissage, les enseignants sont amenés à se préoccuper également de la sécurité numérique de leurs élèves et de leurs données. Vous trouverez sur cette page des informations sur la manière dont vous pouvez le faire en tant qu’enseignant et sur les points auxquels vous devez faire attention en classe.
Table des matières
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Tout commence par la sensibilisation. Ici, à une utilisation sûre des médias et appareils numériques utilisés en classe. En d’autres termes: expliquez à vos élèves les risques liés à l’hameçonnage et aux logiciels malveillants et montrez-leur comment ils peuvent se protéger eux-mêmes et l’infrastructure contre les dangers numériques.
La cybersécurité est un sujet important. Tout particulièrement dans le contexte scolaire, car les enfants et les jeunes méritent une protection particulière.
En tant qu’enseignant, informez-vous dans le cadre de formations continues sur la manière de protéger la sphère privée et les données de vos élèves et transmettez les connaissances nécessaires à vos protégés. Une série de workshops/cours en classe s’impose à cet effet – afin de se former continuellement.
Voici les thèmes que vous devriez aborder en classe:
Montrez à vos élèves ce que sont et ce que ne sont pas des mots de passe sûrs et choisissez pour le cours uniquement des applications et des fournisseurs qui permettent une authentification à deux facteurs.
Expliquez à vos élèves pourquoi il est important qu’ils protègent leurs propres données personnelles. Décrivez les dangers qui pourraient survenir si des données confidentielles tombaient entre de mauvaises mains.
Discutez avec vos élèves de ce à quoi ils doivent faire attention lorsqu’ils choisissent des supports de mémoire externes. Encouragez-les à toujours protéger ces supports et contenus stockés par un mot de passe.
Décrivez la différence entre les systèmes fermés et ouverts et le lien avec le réseau informatique de l’école. Attention: même les systèmes fermés ne sont pas à l’abri des cyberattaques!
Rappelez à vos élèves de ne cliquer ni sur les liens ni sur les pièces jointes d’expéditeurs d’e-mails douteux et montrez comment vos élèves peuvent découvrir s’il s’agit d’hameçonnage hameçonnage.
Les cybercriminels sont constamment à la recherche de failles de sécurité. Les mises à jour logicielles comblent rapidement les éventuelles failles de sécurité. Pour cette raison, il est important que vos élèves mettent toujours à jour le logiciel d’apprentissage sur tablette et/ou sur ordinateur portable/ordinateur.
Abordez et prenez en compte les directives de sécurité informatique de votre école dans vos cours et clarifiez, le cas échéant, les questions de vos élèves.
D’une manière générale, si un service en ligne est gratuit, nous le payons avec nos données. Expliquez ce principe à vos élèves et cherchez ensemble des exemples correspondants en classe.
Comment les services de recherche en ligne comme Google sont-ils utilisés à bon escient et en toute sécurité en cours? Quels sont les points à prendre en compte?
Les moteurs de recherche comme Google fournissent généralement une grande quantité de réponses aux requêtes. Le défi consiste à limiter les réponses de manière ciblée dès la formulation de la question: posez les bonnes questions pour obtenir les bonnes réponses.
Voici la marche à suivre:
Que voulons-nous savoir? Quel doit être le résultat? De quelle forme avons-nous besoin?
Exemple: nous voulons savoir si les organismes aquatiques respirent et comment cette respiration fonctionne.
Quels sont les termes que nous recherchons pour cette requête? Comment orienter l’aide à la recherche dans la bonne direction?
Exemple: les mots-clés pourraient être, par exemple, respiration, échange gazeux, air, branchies, poissons ou organismes aquatiques.
Quels sont les aspects et les champs thématiques qui ont une influence sur la problématique? Quelles sont les sources disponibles, quel est le degré de recherche sur le sujet? Quels sont les domaines thématiques pertinents pour répondre à la problématique?
Exemple: biologie des poissons, connaissances techniques sur la respiration, etc.
Y a-t-il des sujets que les moteurs de recherche pourraient confondre? Comment éviter de tels malentendus?
Exemple: ne sont pas concernés les mammifères marins et les amphibiens. Nous voulons aussi exclure ici: plongée, bouteille d’oxygène ou sous-marin.
Il s’agit maintenant de passer à la recherche proprement dite sur Internet: formulez une recherche pour les moteurs de recherche tels que Google ou Bing à partir des résultats des étapes 1 à 4. Pour ce faire, veillez à utiliser un mot-clé à longue traîne aussi spécifique que possible (c’est-à-dire un mot-clé qui n’est accompagné que des informations complémentaires nécessaires) ou une question courte et concise.
Conseil: les moteurs de recherche comme Google n’aiment pas les phrases longues comme les invites pour les intelligences artificielles génératives. Il est préférable d’être bref et d’interroger de manière ciblée les mots-clés identifiés.
Exemples: respiration organismes aquatiques d’un point de vue biologique; comment respirent les organismes aquatiques?
Pour être sûr de ne pas infecter son appareil avec des logiciels malveillants lors de recherches sur Internet, il est recommandé de ne cliquer, dans la liste des résultats de recherche, que sur les URL qui présentent https://, c’est-à-dire qui sont cryptées par SSL. (C’est heureusement le cas aujourd’hui de la plupart des sites).
Exemple: https://www.wwf.ch/de
Quelles sont les sources qui fournissent des informations complètes sur le sujet? Quelles sont les sources qui disposent des compétences nécessaires pour fournir une réponse complète? Quelles sont les sources les plus récentes? Très souvent, la qualité d’un résultat de recherche se reconnaît aussi à l’URL.
Exemple: un lien vers www.wwf.ch est probablement plus productif que www.aquarium-channel.com
Existe-t-il d’autres sources, médias ou personnes qui peuvent confirmer l’exactitude de l’information?
Exemple: atlas dans la salle de classe, manuel de biologie, intervention d’un·e expert·e à l’école, etc.
Enregistrez toutes les sources considérées comme bonnes dans une liste ou un répertoire de sources afin de pouvoir les retrouver facilement.
Exemple: signet dans le navigateur, liste dans un fichier Microsoft Word ou Excel, etc.
Conseil: avec ctrl+D (Windows) ou cmd+D (Mac), la page est enregistrée comme favori.
Zebis – le portail pour les enseignants met à disposition des fiches d’exercices pour la recherche d’informations(ouvre une nouvelle fenêtre) sur Internet. Différentes techniques et stratégies de recherche sont ainsi abordées.
Alors que les moteurs de recherche explorent activement Internet à l’aide de ce que l’on appelle des crawlers, les intelligences artificielles génératives formulent généralement leurs réponses en se basant sur leur entraînement ou sur des probabilités (attention: il existe désormais des IA qui parcourent Internet en direct à l’aide de crawlers, mais les réponses restent selon les probabilités). Il est donc très important de vérifier les résultats. Il est préférable de toujours vérifier les informations deux fois.
Conseil: demandez également au modèle linguistique quelles sont les sources utilisées et vérifiez vous-même si l’IA a tout compris correctement.
Le papier et Internet gardent tout ce que l’on y écrit. Mais cela ne veut pas forcément dire que c’est vrai. Il est impératif de vérifier ses sources pour se protéger des fake news, en particulier lors de recherches sur Internet.
En travaillant avec des moteurs de recherche et des outils d’intelligence artificielle, les enfants apprennent en même temps à distinguer les faits des fake news. L’idéal est d’aborder ce sujet dans le cadre d’exercices de recherche en classe.
Proposition d’exercice: choisissez différents messages trouvés sur Internet en mélangeant des informations vraies et fausses. Imprimez ces messages ou créez une liste numérique de liens que les élèves pourront utiliser pour consulter les messages sur Internet. Discutez ensemble en classe des points qui plaident en faveur de la véracité des messages et des aspects qui indiquent des fake news.
Comment vérifier les résultats:
Ce message a-t-il une source? Si oui, tant mieux. Il convient néanmoins d’effectuer des recherches un peu plus poussées: la source existe-t-elle vraiment et est-elle crédible? Ou n’a-t-elle été créée que pour ce seul message?
Le sujet du message correspond-il à la source?
Qui a rédigé le message? S’agit-il d’une personne ou d’une institution réelle? Les mentions légales obligatoires d’un site web, par exemple, peuvent fournir de précieuses indications à ce sujet.
En outre: y a-t-il plus d’informations sur l’auteur? Dispose-t-il des compétences nécessaires pour publier des informations plausibles? Y a-t-il des références?
D’autres sources confirment-elles cette information? Est-ce que d’autres sites font référence à cette page?
Les informations sont-elles présentées de manière plutôt sobre et objective ou de manière plus émotionnelle et visuellement exagérée?
Quand le message a-t-il été publié? Les informations qu’il contient sont-elles encore d’actualité? Y a-t-il déjà de nouvelles recherches ou de nouvelles informations?
Les applications numériques peuvent enrichir le cours de plusieurs manières. Mais quelles sont les applications qui s’y prêtent? Pour des raisons de protection des données notamment, il vaut la peine d’être vigilant lors du choix des applications.
Si vous prévoyez d’introduire une nouvelle application en classe, examinez-la attentivement au préalable. Le navigateur d’educa(ouvre une nouvelle fenêtre) donne une bonne orientation sur les outils numériques appropriés pour l’école et le cours.
Les points suivants doivent être clarifiés avant d’utiliser l’application en classe:
Mon école ou ma commune et mon canton ont-ils publié des directives et des recommandations concernant les applications qui peuvent ou doivent être utilisées en classe?
L’application offre-t-elle vraiment une valeur ajoutée au cours? L’application est-il susceptible de distraire les élèves et combien de temps faut-il pour se familiariser avec elle? L’application est-elle compliquée à utiliser?
L’application est-elle accessible en ligne et/ou hors ligne? Sur quels appareils l’application peut-elle être utilisée – existe-t-il des versions de bureau et des versions mobiles? L’application peut-elle être utilisée simultanément par plusieurs élèves avec un seul compte? Est-il nécessaire de recueillir également l’accord des parents pour utiliser l’application?
Dans quelle mesure le fournisseur informe-t-il de manière transparente sur les coûts? Dans le cas des offres gratuites, les utilisateurs paient généralement avec leurs données. Soyez donc particulièrement vigilant à cet égard.
Des données personnelles ou d’autres données sensibles sont-elles enregistrées dans l’application? Si oui, lesquelles? Où se trouve le serveur? Quelle sont les dispositions relatives à la protection des données du fournisseur et les données stockées sont-elles partagées avec des sous-traitants?
L’application fait-elle appel à l’intelligence artificielle, par exemple pour la création de programmes d’apprentissage personnalisés? Existe-t-il un traitement biométrique des données, une blockchain ou des services basés sur la localisation?
Vérifiez dans les conditions d’utilisation de l’application si elle est adaptée à la tranche d’âge de vos élèves.
educa, le centre de compétences spécialisé dans les TIC dans l’enseignement, a établi une checklist complète des points à prendre en compte lors du choix d’une application pour les cours du point de vue de la protection des données.
Voir la checklist des applications educa(ouvre une nouvelle fenêtre)
Pour développer la compétence médiatique à l’école, il est parfois nécessaire de disposer d’une infrastructure numérique. Mais à quoi ressemble-t-elle? Est-ce exclusivement le devoir de l’école de mettre l’informatique à disposition ou les smartphones des élèves, par exemple, peuvent-ils également être intégrés en cours?
Les avis divergent sur la question de l’informatique scolaire ou du «Bring-your-own-device». Les deux perspectives présentent des avantages:
Si les élèves apportent leur propre appareil en classe, ils connaissent déjà l’appareil et il n’est pas nécessaire de se familiariser avec le système. Ce temps peut être utilisé à la place pour le contenu.
Lorsque leur propre smartphone est utilisé pour les cours, les élèves apprennent à prendre la responsabilité de leur propre appareil. Ils doivent veiller à ce que le smartphone soit chargé au bon moment et que les applications nécessaires soient accessibles.
Si les élèves commencent un exercice à l’école en utilisant leur smartphone et le terminent à la maison en tant que devoirs, le changement d’emplacement peut se faire sans problème et de manière transparente avec leur propre smartphone.
Si les élèves peuvent utiliser leur smartphone en classe au lieu d’être obligés de l’éteindre, ils apprennent également les nombreuses possibilités d’utilisation de l’appareil ainsi qu’une utilisation consciente.
Si les élèves utilisent leurs propres appareils en classe au lieu du système informatique de l’école, cela signifie que l’achat est plus économique pour l’école. La maintenance de l’informatique scolaire n’est donc pas non plus nécessaire, car elle relève de la responsabilité personnelle des élèves vis-à-vis de leur propre smartphone.
Si l’école est responsable de la disponibilité et de l’entretien des équipements, elle peut également garantir la qualité de ces derniers.
L’école contrôle et organise de manière centralisée les applications disponibles sur les appareils et les accessoires nécessaires. L’équipement informatique de l’école est le même pour tous les appareils.
Si l’école met les appareils à disposition, elle peut mieux les protéger contre les accès externes (pare-feu) et contre les contenus inappropriés (filtre web). L’installation d’un composant de sécurité sur un appareil non scolaire n’est possible que sous certaines conditions.
Alors que le Bring-your-own-device signifie dans la plupart des cas le smartphone, les tablettes de l’informatique scolaire offrent une valeur ajoutée évidente en raison de leur écran plus grand, notamment pour les travaux de groupe.
L’avantage de l’informatique scolaire unifiée pour les enseignants est qu’ils ne doivent en premier lieu s’occuper que d’un seul système d’exploitation et s’y connaître.
Tous les élèves ou leurs familles n’ont pas les mêmes conditions financières pour acheter un smartphone ou autre. Un système informatique scolaire garantit l’égalité des chances entre les élèves.
Les appareils numériques tels que les smartphones dans les salles de classe n’apportent pas seulement de toutes nouvelles opportunités, mais aussi des défis pendant le cours. Que peuvent faire les enseignants si, par exemple, le smartphone est une source de distraction?
Le fait que les élèves apportent leur propre smartphone à l’école ne peut en principe pas être interdit, car la base légale fait défaut. Le règlement de l’école peut toutefois déterminer ce qui se passe si le smartphone perturbe les cours ou le fonctionnement de l’école. De nombreuses écoles ont inscrit des règles à ce sujet dans leur règlement intérieur. Qu’est-ce qui est permis et qu’est-ce qui ne l’est pas? Et quelles sont les conséquences possibles en cas de non-respect?
Dans la salle de classe elle-même, ces règles servent de cadre important. C’est à l’enseignant de faire respecter ces règles et de (ré)agir de manière proportionnée.
Ce que les enseignants peuvent faire lorsque le smartphone perturbe le cours:
Un smartphone ne peut être confisqué que s’il perturbe le cours et constitue un motif évident de distraction. Les élèves doivent auparavant mettre l’appareil en mode silencieux ou l’éteindre afin d’éviter tout autre dérangement.
Si, en tant qu’enseignant, vous confisquez un smartphone, cela ne devrait être que temporaire. Le smartphone doit être rendu le plus rapidement possible, par exemple après le cours ou au plus tard à la fin de la journée.
Choisissez un endroit sûr, installez par exemple un «garage à smartphones» ou une «boîte à smartphones» bien protégée dans la salle de classe.
Si les élèves apportent leur smartphone en classe, vous n’avez en principe pas le droit, en tant qu’enseignant, de le fouiller.
Vous soupçonnez par exemple la présence de vidéos violentes sur le smartphone ou des preuves de cyberharcèlement? Dans ce cas, vous devriez en informer la direction de l’école et, le cas échéant, le service social de l’école. Cherchez également le dialogue avec les parents et vérifiez ensemble les contenus potentiellement inappropriés.
Que faut-il faire avec les smartphones et autres appareils numériques apportés à l’école? Quand les smartphones peuvent-ils être utilisés et à quelles fins? Quelles sont les conséquences du non-respect des règles?
Outre un règlement scolaire général, les écoles devraient élaborer un règlement sur les smartphones qui réglemente l’utilisation des smartphones apportés à l’école. Avant que ce règlement sur les smartphones n’entre en vigueur, les enseignants, les parents et les tuteurs ainsi que les élèves doivent en être informés. Il est en outre recommandé de vérifier régulièrement le contenu et l’actualité du règlement. En cas de changement, informez toutes les personnes concernées.
Règles possibles dans le règlement des smartphones d’une école:
À quels moments et dans quels lieux l’utilisation (privée) du smartphone est-elle autorisée? Le smartphone est-il autorisé en classe? Le smartphone est-il utilisé activement en classe? Est-il permis de prendre des photos et des vidéos à l’école/en classe et, si oui, quelles sont les directives en vigueur?
Où se trouve le smartphone pendant les cours? Où est l’appareil pendant les cours de sport? Où les élèves peuvent-ils garder leur smartphone en sécurité à l’école?
Quelles sont les règles applicables, par exemple, lors de manifestations ou de voyages scolaires?
Quelles sont les règles en vigueur en cas d’urgence? Quelles sont les situations considérées comme des urgences?
Que se passe-t-il si les règles ne sont pas respectées par les élèves et/ou les enseignants? Qui vérifie que les règles sont respectées?
Quelles sont les règles en vigueur pendant les examens? Le smartphone doit-il être remis ou peut-il même, selon le cas d’utilisation, être utilisé pour résoudre des exercices?
Quelles sont les règles en vigueur pendant les examens? Le smartphone doit-il être remis ou peut-il même, selon le cas d’utilisation, être utilisé pour résoudre des exercices?
"Les écoles primaires ont non seulement une mission pédagogique, mais aussi éducative, et sont les mieux placées pour apprendre aux enfants à utiliser les médias de manière saine et appropriée. Les enseignants peuvent jouer un rôle de modèle et l’école, en tant qu’institution responsable, peut préparer ses élèves à toutes sortes de défis. Ce serait donc une occasion manquée que de ne pas rendre nos enfants aussi compétents que possible en matière de médias à l’école."
Michael In Albon
délégué à la protection de la jeunesse dans les médias chez Swisscom
Nous avons rassemblé ici d'autres informations et contenus sur le thème de la sécurité informatique dans les salles de classe.
Michael In Albon est le responsable de la protection de la jeunesse dans les médias chez Swisscom. Il est à ta disposition pour répondre à toutes tes questions sur la sécurité informatique dans la salle de classe.
Délégué à la protection de la jeunesse dans les médias,
Responsable Internet à l’école (SAI)